La recherche proposée part d’une question : au-delà du regain d’intérêt actuel pour les atlas qui s’exprime dans les différents travaux qui viennent d’être évoqués, peut-on dégager une convergence, et, plus exactement, quelque chose comme une forme commune sous-jacente (et laquelle ?) à des productions qui se développent pourtant dans des registres assez diversifiés ? Plus généralement, les interrogations sur l’atlas permettent-elles de faire apparaître une structure à la fois transversale et fondatrice dans les cultures scientifiques et artistiques modernes ?
Face à cette question, la recherche proposée met en œuvre une hypothèse principale : le point commun de ces diverses investigations, c’est, semble-t-il, un intérêt pour la forme de l’atlas lui-même, ou, plus précisément dit, pour l’atlas comme forme graphique et éditoriale de création, visualisation et d’organisation des connaissances, des images, et des objets. Considéré indépendamment des « contenus » qui y sont présentés (et notamment des contenus géographiques), mais plutôt du point de vue des stratégies visuelles et graphiques qui s’y développent, l’atlas est une forme d’écriture extrêmement efficace, qui permet l’enregistrement et la présentation visuelle des informations, l’archivage, la conservation et le transport des documents (par exemple : cartographiques, iconographiques, photographiques), ainsi que l’ordonnancement de ces documents. Au-delà, cette forme permet la composition des connaissances et des objets, voire la production de connaissances nouvelles, par le biais des rapprochements et des combinaisons, c’est-à-dire des (re)découpages et des (re)montages qui s’effectuent dans l’atlas lui-même. L’efficacité de la « forme atlas » est due également à sa flexibilité, ainsi qu’à son inachèvement structurel (l’atlas met en œuvre un principe d’accumulation : on peut toujours ajouter une page ou une planche nouvelles). Cette combinaison entre rigueur et ouverture dans la composition est sans aucun doute ce qui a retenu l’attention des scientifiques et des artistes dans leur recherche de formes d’expression appropriées. L’objectif de cette recherche, à la fois collective, transdisciplinaire, et internationale, est de proposer une histoire problématique de la forme-atlas à l’époque moderne et contemporaine.
Partenaires institutionnels du projet
UMR Géographie-cités (CNRS, Paris 1, Paris 7)
Equipe EHGO (Epistémologie et histoire de la géographie)
Contact : Jean-Marc Besse
École Française de Rome
Section d’histoire moderne et contemporaine
Contact : Jean-François Chauvard
Université d’Erfurt
Historisches Seminar, Forschungsbibliothek Gotha et Forschungszentrum
Contact : Susanne Rau
Centro de Historia de Além-Mar
Faculdade de Ciências Sociais e Humanas - Universidade Nova de Lisboa
Contact : Angelo Cattaneo
Chercheurs participant au projet
F. Andrieux (ENSAP, Lille), J.-M. Besse (CNRS, porteur du projet), Z. Biedermann (Birkbeck College, Londres), H. Blais (Université Paris 10, IUF), T. Castro (Université Paris 3), A. Cattaneo (CHAM, Lisbonne), M.-D. Couzinet (Université Paris 1), A. Curvelo (CHAM, Lisbonne), J. Dym (Skidmore College), G. H. Herb (Middlebury College), C. Hofmann (BNF, Paris), I. Kantor (Université de Sao Paulo), P. Militello (Université de Catane), G. Palsky (Université Paris 1), S. Rau (Université d’Erfurt), N. Safier (Université de Colombie britannique, Vancouver), M. Schramm (Université de Chemnitz), A. Schunka (Université d’Erfurt), A. Somaini (Université Paris III), A. Stopani (Université de Turin), G. Tiberghien (Université Paris 1), S. Van Damme (Ecole Nationale des Sciences politiques, Paris), N. Verdier (CNRS, Paris), P. Weigel (Forschungsbibliothek Gotha).